Par goût personnel, j’aime l’art moderne, et la révolution d’interprétation des images dont les artistes ont dû faire preuve pour trouver une autre fonction à la peinture après l’invention de la photographie. Mais il m’arrive aussi de m’émerveiller au Louvre, en me perdant dans les galeries désertées loin de la Joconde. Les peintures à l’huile ultra réalistes des Ecoles du Nord (Allemandes, Flamandes et Hollandaises), présentent des détails incroyables quand on rapproche son œil de la représentation globale.

Je vous en avais déjà présenté un exemple ici, ou .

Parfois même, au-delà de leurs allures de précision extrême, en se rapprochant de certains tableaux, on peut découvrir des coups de pinceaux assez libres et surprenants !

Il y a quelques temps, j’ai découvert Artgarments sur Instagram. Ce compte recadre des détails de tableaux anciens. Depuis que je vois défiler leurs photos, je les aime quasiment toutes ! Tout d’abord, car elles se démarquent vraiment des images qui finissent par toutes se ressembler sur ce média (mais ça, c’est un autre débat…).
Et aussi, car ce procédé très simple de recadrage met en avant l’ultra modernité de certains détails d’époques. Lorsque je vois certains accessoires ou vêtements, je me dis presque toujours qu’ils pourraient être une magnifique source d’inspiration pour une collection actuelle.

La magie de la mode ; qui ne serait finalement qu’un art bien dissimulé de créer le désir en nous faisant croire à de la nouveauté, en fait basée sur un éternel recommencement ! (Ça aussi, nous pourrons en reparler). De cette même question, je pourrai aussi me demander si c’est cette image qui m’a insufflée une incontrôlable envie de marinière cette semaine ?
(Alors que j’ai déjà 3 pulls rayés dans ma penderie, attraction diabolique… Dois-je vraiment vous dire comment cela s’est terminé ?!…).

J’ai cherché des images de mode à mettre en parallèle de cette manche marinière d’époque, avec son petit poignet en dentelle, que je trouve d’un incroyable raffinement.

Une marinière haute couture ?

Pour le côté iconique, j’ai bien entendu pensé à Coco Chanel, ou encore Jean-Paul Gauthier, qui ont fait de ce code leur signature. Je suis aussi tombée sur une couverture du Elle avec Jane Birkin, dans une parfaite rayure coordonnée rouge et blanche. Ou encore, la it-girl Jeanne Damas, qui s’empare elle aussi de ce code. Hésitation aussi sur l’exemplaire unique de Garance Doré, sans parler des collections actuelles dans lesquelles je n’avais que l’embarras du choix pour trouver un joli pull rayé qui réponde en contraste à ce portrait.

Michel Pastoureau a écrit un livre entier sur l’histoire de la rayure dans l’histoire des textiles. (L’étoffe du Diable, dont vous pouvez lire un petit résumé ici). Alors finalement, à quoi bon choisir arbitrairement deux images pour parler d’un motif aussi emblématique ?

Cette fois, je laisse le pouvoir à un visuel de parler de lui-même. Seul. Sans dialogue.
Je m’aperçois aussi qu’avec ce blog, je reprends le plaisir d’écrire et de vous raconter mes histoires. Nos vies nous donnent beaucoup d’occasions d’écrire, par mail, par texto. Mais a-t-on encore beaucoup d’occasions de prendre un sujet, de se poser un moment, de réfléchir à ce que l’on a envie de raconter, et d’écrire, vraiment, comme on a pu nous apprendre à le faire à l’école, sans un but factuel de gestion de l’instant ?
Je crois qu’il faut simplement parfois savoir s’arrêter, et prendre le temps de le faire.
Mon rendez-vous hebdomadaire avec vous est devenu ma parenthèse pour prendre ce temps, pour mon plus grand plaisir.

J’espère qu’il est partagé !

Scipione Pulzone (1544-1598), Portrait Einer Dame. Manches à rayures et dentelle.
Image :
Scipione Pulzone (1544-1598), Portrait Einer Dame, Détail

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