Le bois a toujours été une matière à laquelle je prête toujours beaucoup d’attention. Je l’observe, je le scrute, sa croissance et ses excroissances qui racontent son histoire et sa construction ont toujours un côté fascinant.

En 2015, je découvrais avec enchantement une grande rétrospective Giuseppe Penone au Musée de Grenoble. Un nombre important de sculptures, de dessins, ainsi qu’une réalisation in-situ occupaient l’espace et nous transportaient dans son univers incroyable : bois, marbre, bronze, mais aussi végétaux, soie, cuir, graphite donnaient forme et déclinaient des illusions de bois sous toutes ses formes.
Je vous invite à regarder de plus près son œuvre, et notamment comment naissent ces incroyables troncs sculptés par la main de l’homme : après un travail titanesque, l’artiste fait renaître la forêt, dans la masse de poutres. L’installation « Répéter la forêt », mise en résonance avec la perspective et le bassin du musée m’avait laissée songeuse et méditative.

Sur un autre registre de design, cet hiver, dans les chambres de L’Altapura, je suis tombée sous le charme du détail des poignées de placards.
Je m’explique ! Le mobilier des chambres a été conçu en contreplaqué, qui sont des panneaux à base de bois obtenu par collage de couches. Comme tout matériau usiné, la matière est optimisée et rationalisée. Elle est par conséquent beaucoup moins chère à produire que le bois massif. En creusant dans l’épaisseur des panneaux, les couches dessinent à nouveau les cercles concentriques si caractéristiques du bois. Par l’intelligence de ce détail sur ce bois fabriqué le concepteur du mobilier a trouvé le petit détail qui redonne l’illusion de sa matière première sans l’imiter pour autant. Ce clin d’œil dessine une nouvelle histoire. C’est exactement comme cela que je vois le design et la modernité.

Oui oui, je me focalise parfois sur de bien petites choses !
Mais les détails ne sont-ils pas ce qui fait toute la différence ?