Par un simple * procédé de collages qui sont désormais sa signature, qui deviennent cette fois un jeu d’anamorphoses et d’illusions, l’artiste JR a fait disparaitre pendant un mois l’emblématique pyramide de l’architecte Ieoh Ming Pei.
Contrairement à d’autres bâtiments formellement gratuits (dont je parlais ici), la pyramide du Louvre offre une fonction de porte : le projet proposait d’utiliser la cour Napoléon III comme nouvelle entrée centrale (proposer un hall d’accueil était une amélioration nécessaire au Musée du Louvre). Ce bâtiment contemporain, d’une apparente sobriété, implanté et intégré dans un lieu d’histoires renvoie un signal fort en mettant en lien le passé et le présent.
Cette pyramide de verre avait suscité une grande controverse lors de la présentation de son projet en 1984 : selon ses détracteurs, elle empêcherait de voir le bâtiment d’origine dans sa totalité à partir de la Cour Napoléon ou de l’Arc de triomphe du Carrousel. JR leur a redonné cette perspective, le temps d’un mois ! On leur souhaite qu’ils en aient bien profité.
Toutes les bonnes choses ont une fin. Ce bâtiment signal, qui s’inscrit dans la perspective de l’Axe historique, est devenu au fil du temps la troisième œuvre du Louvre la plus appréciée après La Joconde et la Vénus de Milo. La pyramide a donc retrouvé toutes sa transparence et ses faces de verre. Le propre d’une installation d’art étant d’être éphémère.
Comme il fallait jouer des coudes pour avoir le cliché « parfait » qui a été tant partagé, je vous livre une autre vision graphique de cette belle installation.
* Les choses simples et efficaces sont souvent l’aboutissement d’un cheminement bien plus complexe à trouver…
La pyramide du Louvre en est un beau symbole. Et l’option d’en faire des tonnes est bien souvent la plus facile à prendre !
Images :
Installation de l’artiste JR au Louvre, Paris (27 mai – 27 juin 2016) © Photo Marion Chatel-Chaix
Installation de l’artiste JR au Louvre, Paris (27 mai – 27 juin 2016) © Photo Marion Chatel-Chaix